Tram
Rejoignez nous sur facebook
Voir tous les sujets
 
Accueil > Flash Infos

Flash infos : les dernières news sur le Tramway

Traminots d'hier et d'aujourd'hui...

Etre conducteur de tram en 1950 et conducteur de tram en 2014... est-ce si différent ? Echange autour de deux expériences de conducteurs de tram.
La première prise des commandes, pour Henri Meunier, 87 ans, c'était un lundi de mars 1949, et pour Sylvia Gaudio-Chatelain, 47 ans, le samedi 30 août 2014.
Pour sûr, aucun d'eux n'oubliera jamais ses premiers tours de roues aux commandes d'un tram transportant des voyageurs.

Henri Meunier et Sylvia Gaudio-Chatelain, traminots en 1949 et 2014

FORMATION SUR LE TAS CONTRE FORMATION DE PLUSIEURS SEMAINES

Henri Meunier
J'ai pris mon tout premier service un lundi de marché. Une agent de service m'accompagnait pour me former à la conduite, tout en s'occupant de la vente des tickets. Elle descendait aussi pour actionner les aiguillages, comme celui se trouvant au pied de la rampe des abattoirs (l'actuelle avenue Louise Michel).
Sylvia Gaudio-Chatelain
Cet apprentissage sur le tas surprend un peu Sylvia qui est passée par une longue formation théorique et pratique, avant de circuler pendant des semaines avec des rames vides, le temps de prendre ses marques sur les 14,5 km de la nouvelle ligne.

DE LA CLOCHETTE D'HIER AU GONG D'AUJOURD'HUI

Henri Meunier
Il pouvait y avoir beaucoup de monde et de chevaux dans les rues. C'était assez impressionnant pour le gamin de 23 ans que j'étais. A mon époque, on ne croisait pas plus de 50 voitures sur la rue de Dole. Avec la circulation d'aujourd'hui, ce n'est sûrement plus pareil. Mais on avait aussi une clochette. Aujourd'hui, il faut que les gens se réhabituent.
Sylvia Gaudio-Chatelain
Les normes de sécurité actuelles ne sont pas les mêmes. Le plus délicat à gérer, c'est tout ce qu'il y a autour du tram, comme l'inattention de certains conducteurs, piétons ou cyclistes.
Dans ce cas-là, pour prévenir les risques, on n'hésite pas à klaxonner.

BUS ET TRAM, TOUJOURS ETROITEMENT LIES

Henri Meunier
Henri connaît aussi très bien les bus. Après la fin du premier tram bisontin, il en a conduit pendant 30 ans. « Durant ma carrière, je suis passé des Panhard et des Berliet aux Renault articulés. »
Sylvia Gaudio-Chatelain
J'alterne trois semaines en tram et une en bus.
Personnellement, le tram a été le déclic pour postuler chez Ginko, il y a un an et demi, mais j'aime aussi le contact direct avec les passagers du bus.

 BUS OU TRAM, DU MONDE A BORD QU'ELLE QUE SOIT L'EPOQUE

Henri Meunier
Pendant ma carrière, en bus, je faisais notamment les sorties d'usine chez Lip, Weil ou Kelton. Avec 120 voyageurs, ça en faisait du monde pour les démarrages en côte !
Sylvia Gaudio-Chatelain
Une sensation que Sylvia connaît aussi : « Quand plus de 100 personnes montent dans la rame à la station UFR-Médecine, c'est impressionnant. »

DES EMOTIONS FORTES POUR CHACUN

Henri Meunier
Sa plus forte émotion de conducteur, Henri l'a connue au volant d'un bus, un jour d'hiver : « Il y avait du verglas et je suis parti en travers au niveau du Monument aux morts de la Gare Viotte. Ça a bien glissé sur 50 m et j'avais commencé à trouver le temps long. » Mais pas de casse à l'arrivée.
Sylvia Gaudio-Chatelain
Lors de l'inauguration du tram.
J'ai conduit une des deux rames inaugurales - la rame Colette - sur la place de la Révolution, le samedi 30 août 214.
Avec toute cette foule, ça a été un moment très fort pour moi.

ANECDOTES, PETITES OU GRANDES

Henri Meunier
Lors de mon ultime jour de traminot. « Le fer et le bois des anciens trams ont été recyclés par la Société Grange, mais ils ne reprenaient pas les vitres, se remémore-t-il. Le directeur nous avait donc autorisés à les casser en se tamponnant, pare-chocs contre pare-chocs. »
Sylvia Gaudio-Chatelain
Certains voyageurs ne se sont pas encore habitués à la cabine fermée du tram : l'autre jour, une dame a glissé un billet de 10 euros à un collègue pour acheter un ticket.
(Rappel, les tickets 1 heure sont disponibles auprès des conducteurs uniquement de bus).

 UN PLAISIR PARTAGÉ

Henri Meunier
Même si on conduisait debout pendant quatre heures, c'était plutôt relax comme métier.
Sylvia Gaudio-Chatelain
J'aime beaucoup le fait de voir de plus en plus de personnes en fauteuil roulant se déplacer en ville et monter dans le tram.

Crédit photo : Emmanuel Eme

↑ haut de page ↑